Berkeley : début d’une aventure entrepreneuriale
Je commence tout juste mon semestre au sein du programme Learn2Launch à Berkeley. Nous sommes une trentaine d’étudiants d’horizons divers…
Je commence tout juste mon semestre au sein du programme Learn2Launch à Berkeley. Nous sommes une trentaine d’étudiants d’horizons divers avec un seul objectif : tirer parti de l’écosystème de la baie pendant quatre mois pour lancer « the next big thing ».
Le campanile et le Golden Bridge.
Les équipes se sont formées rapidement. Évidemment les projets vont sûrement pivoter et les noms ainsi que les membres de certaines équipes vont peut-être changer. Mais aujourd’hui, 12 septembre 2015, les voilà :
Mogo.io : tous les jours les restaurants du monde entier gaspillent et jettent des tonnes de nourriture. L’idée de Mogo : plutôt que de jeter les baguettes en fin de journée, le boulanger envoie une notification aux membres du réseau pour venir acheter les baguettes restantes à prix réduit à la dernière minute. Le marché du « bon plan bouffe » est déjà bien rempli entre Optimiam et PareUp du côté « anti-gâchis » et les acteurs classiques comme Groupon et Yelp. Dans le revenue management pour restaurants il y a Go Dish et RezGuru mais je ne sais pas ce que ça donne…
TAP : vous avez déjà essayé de mettre un enceinte dans un meuble ? Le son est pourri. En revanche, on peut « programmer » l’enceinte pour adapter le son au meuble. On pourrait ainsi cacher des enceintes dans tous les meubles d’un appartement. Beaucoup d’applications en découlent, par exemple du son dans une piscine. Ça existe déjà mais c’est cher. Ce qui serait génial c’est si l’enceinte pouvait apprendre d’elle-même comment elle doit émettre en fonction du meuble : lors de la première installation on enregistre avec son smartphone le son émis puis l’enceinte s’adapte pour « annuler » la présence du meuble.
GiveCampus : les écoles et universités françaises cherchent de plus en plus à lever des fonds. Mais elles ne savent pas le faire. De même, les élèves veulent de l’argent pour mener à bien des projets. GiveCampus propose une plate-forme de financelement participatif pour la communauté des anciens élèves (alumni) afin de financer le développement de leur école (alma mater).
SmallMarketing : les petits commerces n’ont pas accès aux solutions de revenue management des grands hôtels ou sites web. SmallMarketing utilise des bornes pour mesurer l’empreinte magnétique (quasi unique) des téléphones portables environnants et ainsi mesurer le nombre de personnes dans les lieux. Objectifs : prévoir la fréquentation, adapter l’agencement intérieur d’un magasin, etc.
WeGive.io : tout le monde s’insurge contre la faim dans le monde / les incendies / les problèmes de logement, mais personne ne fait rien. Avec WeGive.io vous passez une minute de votre temps devant une vidéo et vous donnez ainsi à une organisation caritative. Ici en Californie, on donne pour replanter des arbres après les terribles incendies. La pratique du « don gratuit » est assez à la mode et plaît aux publicitaires. Mais plaira-t-elle aux donateurs ?
WeSend (Je n’ai aucune idée du nom donc j’en ai mis un au hasard). On a tous des objets que l’on utilise plus et dont on aimerait se débarrasser. On n’a pas envie de les jeter mais on n’a pas non plus le temps de poster l’annonce sur Craigslist, trouver un acheteur, faire le paquet, l’envoyer, etc. Avec WeSend, vous prenez une photo de votre objet, et la startup s’occuppe de tout. Elle le met en vente, le récupère chez vous et l’envoie au destinataire. C’est donc un mélange entre Visual Shazam (reconnaissance d’objet à partir d’une photo de smartphone), Craisglist et Shyp (envoi à la demande d’objet à partir d’une photo de smartphone).
Virtualys : l’équipe dont je fais partie ! Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous conseille cette vidéo. La fameuse « rubber hand illusion » prouve que l’on peut facilement tromper le cerveau en jouant sur la vision et le toucher. Si on rajoute à cela une couche de réalité virtuelle, alors l’immersion (et l’illusion) est encore plus réaliste, donc efficace. Et si en plus on ajoute un biofeedback avec un électroencéphalogramme, alors on peut modifier ce que voit la personne en fonction de ce qu’elle ressent. Certaines startups utilisent déjà cela pour aider dans la rééducation de patients qui ont perdu la sensibilité de certains membres. Il y a pas mal de défis technologiques mais à terme on pourrait imaginer une « anesthésie virtuelle » pour rendre les petites opérations (dentiste ou anesthésie locale par exemple) plus agréable.
Cookiz. L’objectif de Cookiz est de fournir aux entreprises une solution complète (webmail, calendrier, dépôt de documents et messagerie instantanée) totalement chiffrée, en particulier pour les communications internes. Même Cookiz ne sera pas capable de déchiffrer les messages. Tutanota, ProtonMail et Whiteout sont les principaux concurrents. Ils offrent un service acceptable pour l’utilisateur lambda, mais sinon Gmail reste imbattable. Le problème c’est que le coût de conversion est élevé et que certaines compagnies préfèrent brader un peu (beaucoup ?) de vie privée contre un service de meilleure qualité. Par ailleurs, Google a pris conscience que ses utilisateurs sont de plus en plus préoccupés par les questions de protection de données et devrait lancer sa propre solution de cryptage intégrée à Chrome et Gmail. En attendant, Mailvelope fait déjà le job.
Wingly : le covoiturage c’est du passé. Aujourd’hui le moyen le plus simple de se déplacer c’est le coavionnage. Il y a 40 000 pilotes amateurs en France. Quand il font un vol (pour le plaisir, pour se déplacer ou pour faire leur heures de vol) ils ont souvent une ou deux places de libre dans leur petit avion. Ils peuvent donc poster une annonce sur Wingly et si quelqu’un est intéressé, les frais (carburant notamment) sont partagés. Un trajet typique : le Paris-Belle-Île. Avion : 3 heures et 90 €. Voiture/bateau : 7 heures et 100 €. Wingly pourrait donc devenir le Blablacar du ciel !
J’espère que je n’ai oublié personne. J’ai essayé de bien décrire les projets mais je me suis sûrement trompé pour certains. En tout cas, il y a du pain sur la planche pour tout le monde !
Originally published at inekto.wordpress.com on September 13, 2015.